Mon ami le colon, caché sous un vernis anarchiste

Faux ami

Mon ami le colon,

Caché sous un vernis anarchiste ou radical,

N’est plus vraiment un colon,

Il en est le nouveau produit : l’activiste bobo anarchiste.

 

Héritier désargenté du capital colonial,

Tourmenté par son pédigrée,

Il veut, la main sur le cœur,

Combattre le nouveau colonialisme.

 

Mais du nouveau colonialisme,

Il en a tous les réflexes,

Le nouveau paternalisme subtil,

Celui du conseiller du descendant du colonisé.

 

Un conseiller sournois qui rêve de gloire personnelle,

Qui veut dicter par la suggestion et le conseil,

Ce que doit faire le descendant du colonisé

Comme le faisait jadis son père le colon, par le fouet.

 

Névrosé néocolonial,

Il traîne son mal-être à Matongé,

En se roulant un joint,

Et en se faisant une ligne de poudre blanche.

 

Il se crée un monopole,

Sur un combat africain ou panafricain,

Il en revendique la paternité à tue-tête,

Et veut le rôle du héros qui montre la voie.

 

Il veut gentiment imposer au descendant du colonisé,

Ce qui doit faire son bonheur dans la lutte,

Car jadis comme son père le colon,

Il croît le connaître mieux que lui-même.

 

Il traîne dans toutes les activités africaines,

Tempête, crie à travers des onomatopées,

Veut avoir subtilement le contrôle du combat,

Mais essuie parfois des refus polis.

 

Frustré, il révèle la couleur de son manteau,

Celui passé au cirage du néocolonialisme,

Jadis, son père le colon passait par la propagande,

Lui, passe par la rumeur pour décrédibiliser et nuire.

 

Mon ami le colon révèle alors sa lâcheté,

Si caractéristique de son époque et de son activisme,

Il se cache derrière des pages électroniques  et des pseudos,

Pour déverser son fiel sur le descendant du colonisé.

 

Malgré son aigreur, je respecte mon ami le colon,

Car comme moi, le descendant du colonisé,

Il est victime du traumatisme colonial,

Qui nous soumet tous deux à des tourments différents.

 

Je veux guérir de mes tourments en me libérant,

Lui, veut s’en débarrasser en me dirigeant,

En tenant mon drapeau sous le vent,

Et en voulant confisquer la pensée de mes héros.

 

Mon ami le colon,

Caché sous un vernis anarchiste ou radical,

N’est plus vraiment un colon,

Il en est le nouveau produit : l’activiste bobo anarchiste.