Le péril de l’intégration jaune

Telles des anguilles du Yang Tsé,

Se glissant admirablement dans les flots du Niger,

L’empire du milieu s’installe comme une évidence chez les Foulbé,

Et ne se plaint pas du soleil brûlant chez les Berbères.

 

Malicieux, il fuit le cheval,

Autrefois symbole des razzias et du colon,

Il préfère user ses pauvres sandales,

Sur les hauteurs rocailleuses du Fouta Djalon.

 

Avec aisance, il met en confiance le Bambara,

Lui parlant sa langue qu’il ne méprise guère,

Car pour lui, les langues mineures n’existent pas,

Elles sont ses alliées dans sa silencieuse guerre.

 

Chez les Kongos, il se transforme en okapi,

Arpentant avec facilité les Virungas,

Il se fond dans la végétation,

Avec une aisance infinie.

 

Mais là-bas au loin, au sec dans ses beaux quartiers,

Avec ses bottes de sept lieues,

L’occident crie au voleur et pleure à chaudes larmes,

Une complainte à vous fendre le cœur.

Comment peut-on laisser ainsi sa belle Afrique,

À cette tache jaune qui se répand du Hoggar au Cap,

Et qui à une vitesse folle,

Lui voler l’amour qu’il aime tant martyriser.

 

C’est que le voleur n’aime pas être volé,

Refusant de tremper dans la boue des townships,

Et de vivre près des caniveaux des bas quartiers,

Il s’est fait royalement dépouiller.