Quelque soit la bonne gouvernance pratiquée par un parti politique, l’usure du pouvoir finit par le gagner. Certains comportements incompatibles avec un régime démocratique, finissent par être banalisés, et apparaître comme normaux aux yeux de ceux qui profitent du système instauré par un parti qui a trop longtemps trusté le pouvoir. Il s’agit là d’une constatation qui ne touche pas seulement les pays africains. Combien de fois n’a-t-on pas vilipendé certains partis français, belges ou allemands pour leurs caisses noires ? Combien de fois n’a-t-on pas vilipendé certains hommes politiques européens pour des affaires de corruption ? Le dernier en date jugé est tout simplement Jacques Chirac, ancien président de la France.
En Afrique, les dictatures imposées et les scories politiques qu’elles laissent dans leur sillage aggravent ce phénomène, puisque les institutions chargées de contrôler les dirigeants et leur gestion du pays, sont elles-mêmes souvent soumises et sous l’emprise de ces mêmes dirigeants. C’est la raison pour laquelle les partis politiques africains issus de dictatures trainent des casseroles qu’elles n’arrivent jamais à faire disparaitre. Au Togo, le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), ancien parti unique créé en 1969, issu d’une dictature, et ayant dirigé ce pays sans partage pendant quarante ans fait partie de cette catégorie… ou plutôt faisait partie car il vient d’être porté à sa dernière demeure samedi passé par le fils de son créateur, président de la république qui a succédé comme par hasard à son père au sein d’un système politique où les aristocraties familiales verrouillent tout.
Le jeune président se pense ingénieux. Il fait face à un parti qui est soupçonné de népotisme, de corruption, mais également de régner grâce à un pouvoir accusé d’avoir fait des morts. L’image que la majorité de la population a de ce parti est celle d’un parti qui vampirise tous les postes stratégiques du pays, et dont les dirigeants ne voudront jamais accepter une quelconque alternance comme cela s’est fait au Sénégal. Se pensant donc ingénieux, il croit faire oublier le lourd héritage de ce parti en créant le jour même de la disparition du parti de son père, l’Union pour la République (UNIR). S’agit-il là d’un renouveau ou d’un changement simplement cosmétique ? Faure Gnassingbé – puisque c’est de lui qu’il s’agit – est le premier de la vague des présidents héritiers de leurs pères présidents (Ali Bongo ou Joseph Kabila) à solder ses comptes avec l’héritage du paternel. Les dinosaures politiques et la vieille bourgeoisie politique et économique qui bénéficiaient des largesses de l’ancien parti unique ont dû s’incliner. Coup d’audace ou manoeuvre en trompe-l’oeil ? L’histoire des régimes politiques africains nous pousse vers le choix de la manoeuvre en trompe-l’oeil, à moins que le nouveau parti nous démontre qu’il est prêt à accepter une nouvelle donne démocratique ainsi qu’un changement radical des pratiques politiques. La trop longue conservation du pouvoir par un seul parti a entraîné l’installation de pratiques et de mentalités qui sont incompatibles avec une société démocratique. On ne peut les changer en créant du jour au lendemain un nouveau parti.
Bien que jeune, l’actuel président n’a pas compris ou ne veut pas comprendre qu’un nouveau parti passe par de nouvelles mentalités, de nouvelles pratiques et donc un renouvellement du personnel politique. Il faut une nouvelle donne politique pour faire oublier le RPT, ancien parti unique. Si tel n’est pas le cas, la création de l’UNIR ne sera qu’un changement cosmétique, rien de plus.
Quelque soient les qualités d’un dirigeant ou d’un parti, aucun peuple ne peut accepter que les mêmes personnes ou le même parti issu du même système le gouvernent indéfiniment. Chaque nation est capable de produire de nouveaux dirigeants et des structures politiques responsables à même de prendre la relève.
L’alternance est un principe cardinal en matière de respiration démocratique. Le Sénégal nous en a donné une preuve patente. Suivons cet exemple pour l’amour de l’Afrique.
Cher frère,
les bouleversements politiques, sociaux, culturels et économiques qui se sont opérés en afrique depuis la nuit des temps, sont exrêmement profonds et sont d’une gravité et d’une perversité sans commune mesure dans l’évolution historique des peuples de notre planète terre.
L’évolution de l’Afrique noire en particulier est inquiétante et les multiples crises en croissance dans tous les domaines en témoignent.
Nous panafricanistes, devons cesser de penser que nous avons des pays indépendants et refuser d’assumer encore d’être des dindons de la farce suite aux émiettements de nos espaces vitaux depuis la maudite Conférence de Berlin. Ils nous faut oser la rupture radicale pour l’émergence des états fédérés d’Afrique, étape vers l’unité africaine.
Les Pésidents à la tête de nos “Etats Coloniaux Issus de Berlin” (ECIB) lorsqu’ un d’entre eux veut rompre d’avec les liens impérialistes de domination et d’oppression, il est vite abandonné par ses frères et l’impérialisme l’assasine ou le réduit au silence. C’est le cas de tous les progressistes africains. Malheurs à ceux qui baillonent leurs peuples! Nous ne devons rien espérer de nos comis des systèmes systèmes néocoloniaux africain.
Nos peuples sont abandonnés dans l’obscurantise, nos intellectuels corrompus.
Tout comme la notion de “bonne gouvernance” est une invention, une construction de l’impérialisme international par le biais de ses institutions comme La BM, le FMI, TPI et autres bras criminels .
Je suis né par hasard dans la région du sénégal (parce pour moi, ces pays sont des régions), et je peux t’assurer les peuples de la région de togo n’ont rien à envier l’alternance néocoloniale du Sénégal. Les peuples congolais et les peuples sénégalais sont victimes des mêmes prédateurs (interne comme externe) et leurs conditions ne font que se dégrader. Ils s’agit d’un processus de déshumanisation des peuples africains. Je peux témoigner cela connaissant les deux peuples togolais et sénégalais, ils croupissent tous dans la misère à l’instar des autres peuples d’Afrique.
……., mais vendra un jour où le ciel grondera de son grand grondement et la terre tremblera de son grand tremblement, … ce jour là les peuple africains se libéreront de leurs chaines ….., et l’Afrique ….;…..
Je suis d’accord avec toi Malamine sur l’analyse néo-coloniale. Ce que j’encourage, c’est le respect des pratiques démocratiques en elles-mêmes. Même si on se retrouve un jour dans un Etat panafricain totalement indépendant, j’aimerais que les mêmes règles soient respectées.