Si nos dirigeants lisaient un tant soit peu les auteurs issus de leurs pays, ils ne connaîtraient pas les déboires comme celles que vient de connaître le désormais ancien président du Niger TANDJA Mamadou. Mais malheureusement ils s’en moquent et finissent toujours mal. Dans un de mes articles précédents, je le traitais de fossoyeur de la démocratie et je n’avais pas tort. Son histoire et celle de son pays le Niger ressemblent étrangement à celle de la République des marigots du sud et du dictateur Baré Koulé mis en scène par Mohamed Alioum Fantouré dans son roman “Le cercle des tropiques”. Ce qui est le plus admirable dans ce roman, c’est que l’on part de la vie banale d’un simple citoyen pauvre, malchanceux et victime comme tant d’autres de la gabegie et de la dictature des dirigeants. C’est par le regard de ce simple citoyen qu’on voit comment un dirigeant peut dériver et être emporté lui-même par les flots de sa dérive.
Il faut commencer par l’une des rares différences entre la situation nigérienne et celle de la République des marigots du sud. Cette dernière était à l’aube de l’indépendance alors que le Niger est sensé l’avoir acquis depuis longtemps. Comme au Niger, le dictateur Baré Koulé qui terrorise le peuple veut s’éterniser au pouvoir. Le pouvoir est transformé en une véritable religion qu’on appelle le messie-koïsme avec pour prophète le président que l’on nomme “messie-koï”. Le héros de ce roman Bohi Di, citoyen d’un pays exsangue hypothéqué au profit des sociétés et multinationales étrangères est le Nigérien anonyme qui meurt de faim et qui essaye tant bien que mal de survivre. Ce citoyen est le témoin de ce pouvoir qui l’a torturé, qui l’a volé et qui veut lui imposer son existence indéfinie. Il est aussi témoin de ce pouvoir qui se croit tout-puissant et qui finalement tombe sans aucune résistance entre les mains de jeunes militaires comme un fruit mûr.
Malheureusement, ce beau roman d’Alioum Fantouré est la chronique de ce qui se passe dans de nombreux pays africains. Quand on n’essaye pas de modifier les règles constitutionnelles à son profit, on essaye de placer son fils à sa place. On donne alors l’opportunité aux officiers de quitter leurs casernes et de descendre dans l’arène politique fragilisant du même coup l’enracinement d’une démocratie africaine saine. Ce qui fait le plus mal, c’est de voir que ce roman publié en 1972 est encore d’actualité. Ce qui veut dire qu’au niveau de beaucoup de nos dirigeants, les mentalités n’ont guère évolué. L’actualité nigérienne nous l’a rappelé avec cruauté mais aussi avec réalisme.
J’invite donc à lire ce roman qui pour le grand malheur de l’Afrique et des Africains n’a pas pris une ride.
“LE CERCLE DES TROPIQUES”: Grand prix Littéraire de l’Afrique Noire 1973
Pays de l’auteur : Guinée
Auteur : Alioum Fantoure
Edition : Présence africaine
Disponible à la bibliothèque du CEC (Coopération par l’Education et la Culture – Bruxelles)
BONSOIR,JE M’APPELLE ANNA JE SUIS ETUDIANTE ET JE DOIS TRAVALLER SUR L’APPROCHE COMPARATIVE DE LA CONTESTATION DANS ‘LE CERCLE DES ROPIQUES D’ALIOUM FANTOURé.SI VOUS POUVEZ ME PARVENIR QUELQUES INFORMATIONS JE VOUS EN SERAIT RECONNAISSANTE.MERCI DE VOTRE SOUTIENT ET DE VOTRE COMPREHENSION.