Le verdict est tombé dans l’affaire des fonds bloqués de Mobutu. Et il faut tout de suite affirmer que ce verdict est infâme! En effet, la Confédération helvétique fidèle à son image de paradis fiscal intraitable mais aussi de protecteur invétéré des biens de dictateurs sanguinaires vient de rendre une décision en faveur des héritiers de Mobutu. Ces derniers percevront les 8 millions d’euros frauduleusement acquis par leur père au détriment de la République Démocratique du Congo lorsque ce dernier était au pouvoir dans ce qui était l’ancien Zaïre. Ils bénéficieront également des villas autrefois acquises par leur père. Ce verdict n’est guère surprenant de la part d’un pays qui a toujours gardé les biens des pires potentats de la planète mais des régimes les plus dangereux de l’histoire de la terre.
On le sait, pour la Suisse, l’argent n’a pas d’odeur. Même s’il a été soutiré frauduleusement au contribuable d’un pays qui croule sous la misère. Or, en prenant cette position, la Suisse participe à un phénomène qui gangrène nos sociétés, c’est-à-dire le blanchiment d’argent sale. En effet, comment peut-on qualifier la restitution de fonds acquis par le biais de la corruption et qui ont dormi dans les coffre-forts helvétiques? C’est tout simplement du blanchiment d’argent sale. Pire, le placement de cet argent a généré des intérêts qui ont aussi profité à la Suisse. Non contente de promouvoir l’évasion fiscale, voici que la Suisse promeut le vol de l’argent des pays pauvres. Derrière la croix blanche et apparemment innocente du drapeau suisse se cachent donc des complices de voleurs. Ils s’y sont toujours cachés me direz-vous. Cette qualité de receleur de produits volés se transmet donc de génération en génération. Les gènes ne trompent jamais paraît-il.