En cette crise, les enseignants s’interrogent sur le sens de leur mission. Ils entrent dans l’enseignement dans le but de transmettre et de former les citoyens de demain. Aujourd’hui, ils se retrouvent à gérer une crise sanitaire qui a des impacts psychologiques et génère un mal-être qu’il faut gérer. Les témoignages nous parvenant personnellement, mais aussi ceux relayés par les syndicats et les pouvoirs organisateurs (PO), confirment que le mal-être des enseignants lié à la crise sanitaire grandit de manière inquiétante. Cette situation n’est évidemment pas indépendante des multiples difficultés que vivent les élèves; elles sont en grande partie intimement liées. En effet, en dehors de leurs propres inquiétudes sur la situation sanitaire, les enseignants trouvent en face d’eux des publics d’élèves de moins en moins réceptifs. Une angoisse existentielle s’installe face à la détresse des élèves que les enseignants doivent parfois gérer totalement ou en partie. Ils sont angoissés face au décrochage scolaire, à la surcharge de travail et à la surcharge psychologique. La situation est difficile dans l’enseignement secondaire, mais elle est encore plus tendue parfois dans l’enseignement fondamental où le présentiel est à temps plein.
J’ai ouï dire qu’il arrivait parfois que les classes des enseignants en quarantaine soient confiées à des collègues, ce qui entraînait des classes surchargées. Il faut en outre garder un œil attentif sur les problèmes de burn-out qui se profilent à l’horizon ou qui ont déjà commencé. Cette situation est aggravée par la concurrence entre les écoles qui courent après les professeurs disponibles dans le but de couvrir un maximum de programmes. Les acteurs de terrain réclament de plus en plus la prise en compte de ce mal-être dans notre réflexion politique et la mise en place d’outils pour y répondre. Dans cette perspective, certains syndicats ont suggéré la création d’une plateforme où les enseignants peuvent trouver une oreille attentive à leur mal-être.
A cet égard, la Ministre de l’Education, Caroline Désir a mis en place certains mécanismes :
- Une écoute en première ligne au numéro vert : 0800-20 000
- Il est étudié la possibilité d’exploiter “Mon espace” pour diffuser les informations, notamment celles qui découlent des circulaires. Il pourrait être un canal centralisé et important dans la transmission d’informations.
- La proposition de mesures d’accompagnement éducatif et psychosocial des élèves pour la deuxième moitié de l’année 2020-2021 qui auront un impact sur le bien-être des enseignants.