Les Français devraient avoir profondément honte de leurs dirigeants. Lors de la prochaine élection présidentielle, ils devraient penser aux Africains qui souffrent lorsqu’ils agiteront un drapeau lors d’un meeting ou lorsqu’ils accrocheront un pin’s d’un candidat à leur poitrine.
Les dirigeants français sont l’incarnation même de l’hypocrisie et du cynisme politique. Le scénario est toujours le même: ce sont les premiers à donner des leçons de bonne gouvernance aux dictateurs qu’ils ont installés à la tête des Etats africains, mais ce sont également les mêmes qui courent pour aller chercher des valises pleines de billets volés au pauvre contribuable africain.
Ce mécanisme de truand est basé sur du donnant-donnant : les dictateurs africains, qui ne se soucient guère du sort de leurs peuples donnent aux candidats à l’élection présidentielle française un argent qui sert de gage de soutien à leur présence au pouvoir lorsque l’un d’entre eux est élu. Les dictateurs africains ont besoin du soutien politique et de la protection militaire du Président français. Les candidats eux ont besoin d’argent frais. Ne sachant pas qui sera élu, les dictateurs essayent d’arroser le maximum de favoris possibles. Voilà pourquoi le dictateur Omar Bongo par exemple misait sur plusieurs candidats. Il ciblait ceux qui étaient le plus susceptibles de remporter la présidentielle et les arrosaient de billets sortis frauduleusement du Gabon selon les règles du système de la Françafrique, dénoncé depuis très longtemps par plusieurs organisations qui luttent pour la fin de ces pratiques immondes entre dirigeants français et africains.
La pièce est connue d’avance avant qu’elle ne soit même réalisée : les pratiques de brigandage politique et financier orchestrées par la France et ses valets africains dont le contribuable africains reste la victime sont dénoncées, mais des mécanismes sont mis en place pour décrédibiliser la parole de ceux qui dénoncent cet état de faits. Plusieurs années plus tard, la vérité finit par éclater alors que les auteurs sont sur le déclin ou ne peuvent plus être poursuivis. Ce schéma s’applique également aux coups d’Etat militaires, aux rebellions ainsi qu’aux assassinats politiques dans lesquels on retrouve toujours la main de la France.
Les révélations de l’avocat Robert Bourgi qui accuse Jacques Chirac, Dominique De Villepin et Jean-Marie Le Pen d’avoir reçu de l’argent de dictateurs en oubliant volontairement Nicolas Sarkozy n’est que le sommet de l’iceberg. Dans quelques années, un documentaire de France 2 nous livrera les sommes exactes comme cela a été le cas en ce qui concerne les révélations faites sur les changements de régime dictés depuis l’Elysée.
Si j’étais Français, je serais aujourd’hui couvert de honte. Quant à moi, j’ai honte de venir d’un continent dirigé par des dirigeants aussi peu scrupuleux.