Ce mercredi 15 avril, le G20 a pris la décision de suspendre le remboursement de la dette des pays pauvres. Si cette mesure constitue un léger allègement dans le présent contexte, elle n’est assurément pas satisfaisante.
C’est la question du sens de ce moratoire qui doit se poser. La gestion de la crise sanitaire génère des coûts sans précédent. L’urgence est aujourd’hui à la crise, et l’octroi d’un simple délai de remboursement n’est pas raisonnable : il faut d’ores et déjà penser à long terme et au-delà de la crise. Le présent moratoire ne met pas un coup d’arrêt au processus d’endettement public, il le retarde : il faut dès lors aller vers une annulation simple des dettes publiques des pays pauvres, c’est la seule mesure qui nous parait acceptable.
Au-delà de la crise du coronavirus, il s’agit de repenser de manière générale à notre modèle de répartition des richesses sur terre. Le contexte de la pandémie nous plonge dans un tout autre paradigme : l’intérêt supérieur est le maintien de la santé publique qui ne peut se faire sans une forte solidarité collective. Au niveau international, la crise du coronavirus doit nous permettre de changer les mécanismes en ce qui concerne la répartition des ressources sur la planète. Les dettes et surtout les intérêts des dettes qui s’accumulent constituent un outil de création et de renforcement des inégalités. La coopération internationale doit être revue de fond en comble.
Les spring meetings (rencontres de printemps) organisés par la Banque mondiale et le FMI se tiennent ce week-end. La Belgique doit profiter de l’occasion pour appuyer l’idée de l’annulation des dettes. La députée fédérale Ecolo Séverine de Laveleye décrit la situation ce vendredi 17 avril dans La Libre Belgique : « La Belgique siège au conseil d’administration de la Banque mondiale. Malheureusement nous ne connaissons pas l’agenda politique de notre pays pour ces spring meetings ». Séverine de Laveleye regrette l’absence « de contrôle parlementaire sur ce genre de décisions. La position de la Belgique dans les grandes agences internationales et multilatérales est assez opaque ».
En tant qu’écologistes, nous souhaitons que la Belgique annule les dettes bilatérales entre elle et les pays pauvres. La députée souligne que « nous n’avons pas le chiffre exact, parce qu’ils ne sont pas rendus systématiquement publics. On sait qu’elles ne sont plus si élevées mais ce serait un message important envoyé aux autres ».
« Il serait bien que la Belgique ne se contente pas de réorienter les moyens qu’elle consacre aux pays en voie de développement. Il faut des moyens additionnels. Actuellement, le taux d’aide publique au développement est historiquement bas », conclut Séverine de Laveleye.
Source : Voir La Libre Belgique du 17 avril 2020