Le deuxième tour de l’élection présidentielle offre le choix aux Ivoiriens entre deux hommes que l’on pourrait reconnaître comme étant tout à fait compétents pour relever le géant francophone d’Afrique de l’ouest terrassé par des années de crise politico-militaire. GBAGBO a pour lui son expérience politique, ses acquis de président tandis qu’Alassane Dramane Ouattara (ADO) a une réputation de gestionnaire infaillible et d’économiste rigoureux qui peut redresser un pays. Il l’a prouvé quand il était Premier ministre sous l’ancien président Houphouët Boigny.
Mais en tant que panafricain, c’est au niveau des convictions politiques et idéologiques que mon choix se fait, et il est clair: je choisis Laurent GBAGBO qui est le candidat le plus à même des deux d’incarner une Côte-d’Ivoire panafricaine parfaitement indépendante dans ses choix politiques vis-à-vis de la France. Je m’explique:
Depuis les indépendances des pays africains, certaines puissances occidentales comme la France et la Belgique ont toujours oeuvré dans les coulisses contre une véritable intégration africaine qui sonnerait le glas de leur influence dans le précarré des Etats africains qu’ils ont patiemment construit par des coups d’Etat instrumentalisés et des manoeuvres de déstabilisation puériles. En Côte-d’Ivoire, la France a compté sur Houphouët Boigny pour empêcher l’intégration africaine. Pour masquer ce fait, des institutions d’intégration fantoches comme le Conseil de l’Entente ont été créées. Ses successeurs ont tout fait pour empêcher cette intégration en stigmatisant leurs frères africains. Quand il était Premier ministre, ADO a institué un instrument qui élève les Africains les uns contre les autres et les divise: la carte de séjour. Les pays où cette carte existe sont des pays où les dirigeants hypocrites ne veulent pas de l’intégration africaine sans le dire. Le troisième candidat éliminé Henri Konan Bédié a quant lui imposé le principe de l'”ivoirité” qui a créé de la xénophobie envers les autres Africains. Laurent GBAGBO, le plus panafricain a supprimé la carte de séjour et l’ivoirité s’est estompée sous sa présidence. Comble de l’ironie, c’est par ce concept d’ivoirité que Bédié avait empêché Ouattara de se présenter aux élections présidentielles antérieures lui reprochant ses origines burkinabé! Aujourd’hui, ces deux ennemis d’hier sont devenus alliés revendiquant l’héritage d’Houphouët car ils se rejoignent sur une ligne idéologique: l’allégeance à la France!
La plupart des principes d’intégration des pays d’Afrique de l’ouest adoptés soit à travers la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’ouest), soit à travers l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) n’ont jamais connus une application concrète à cause des hypocrites de l’intégration africaine comme Ouattara et Bédié. Alors que pour s’en sortir, tout le monde sait que les Africains devront tôt ou tard trouver un espace d’union. Les Français éternels diviseurs de l’Afrique préféreraient certainement Ouattara le docile à Gbagbo, le rebelle impétueux car pour eux, freiner le plus longtemps possible l’intégration africaine est un véritable objectif. Ils ont d’ailleurs fait la même chose en Afrique centrale en imposant le fils d’Omar Bongo qui est un de tleurs plus fidèles valets. Et le rôle nuisible d’Omar Bongo dans l’intégration africaine est connue de tous.
Kwamé Nkrumah ancien président du Ghana et figure légendaire du panafricanisme disait: “l’Afrique doit s’unir ou périr”. L’ancien président ivoirien Houphouët aux ordres de la France le traitait de fou. L’histoire a donné raison à Nkrumah car actuellement, on essaye de faire une Union Africaine dénuée pour l’instant de tout contenu et de toute crédibilité.
Pour toutes ces raions, je suis convaincu qu’un deuxième mandat de Laurent GBAGBO serait profitable à l’Afrique.