GBAGBO doit céder le pouvoir et la soi-disant communauté internationale doit être pragmatique

Victoire incontestable de Ouattara

J’avais pris position en faveur de GBAGBO et je reste convaincu qu’il était le meilleur candidat à même de mener la Côte-d’Ivoire enfin apaisée à une intégration panafricaine, politique et économique régionale dont ce pays serait à l’avant-garde.

Mais, en mon âme et conscience, je ne crois pas que les fraudes qui doivent être réelles sont de nature à remettre en cause la victoire d’Alassane Ouattara. Il ne faut pas se tromper, une bonne partie de l’électorat de l’ancien parti unique le PDCI (Parti Démocratique de Côte-d’Ivoire) soutenant l’ancien président Bédié arrivé troisième ont respecté la consigne de vote qui était de voter pour leur ancien ennemi Ouattara. Il faut que GBAGBO le reconnaisse. On ne s’entendait pas à ce que le report de voix en faveur de Ouattara se fasse d’une façon aussi massive. Il est vrai que la procédure ayant mené à sa prestation de serment est une procédure légale mais il s’agit malheureusement d’un détournement de la loi à son profit. D’autres en d’autres temps ont utilisé ce procédé inacceptable.

Mauvaise influence de la soi-disant “communauté internationale”

La situation actuelle en Côte-d’Ivoire réclame du pragmatisme. On voit aujourd’hui une partie minoritaire du monde qui se proclame communauté internationale vouloir faire pression sur GBAGBO. Qui sont ceux-là qui veulent toujours parler à notre place? Qui sont ceux ceux-là qui veulent nous infantiliser décider comment se règlera le problème à la place des Ivoiriens? L’ont-ils fait lorsque le plus grand bordel électoral de tous les temps a eu lieu en 2000 aux Etats-Unis entre Al Gore et Georges Bush? La pression sur GBAGBO ne marchera jamais mais précipitera plutôt le pays dans la guerre civile car les nationalistes auront beau jeu de dire que Ouattara est le candidat des “Blancs” qui veulent l’imposer. Ils n’ont pas tout à fait tort car tout le monde connaissait depuis des années la préférence française pour Ouattara. Mais par ailleurs, de quelle communauté internationale parle-t-on? De l’occidentale bien sûr! A-t-on entendu la Chine? Non. A-t-on entendu la Russie? Non. On entend toujours les mêmes qui sont les premiers à perpétrer des assassinats politiques et à imposer des dictateurs sur le continent. Aujourd’hui, quelle crédibilité peuvent-ils avoir auprès d’une partie de la population ivoirienne, celle qui soutient GBAGBO? Dans d’autres pays africains, des tricheries électorales patentes ont eu lieu mais la soi-disant “communauté internationale” n’a rien dit! Tout le monde sait pourquoi ils sont si pressés de voir Ouattara arriver au pouvoir: il est plus facile à manipuler puisqu’il est un héritier de cette tradition dictatoriale qui promeut la soumission à la France à travers la Françafrique.

Les précédents kenyans et zimbabwéens

Rappelez-vous des précédents au Kenya et au Zimbabwé. Des élections sans doute remportées par les oppositions de ces pays, les présidents sortants qui se braquent et la soi-disant communauté internationale qui fait pression… Quels en ont été les résultats? Les deux supposés vainqueurs sont tous les deux devenus Premiers ministres! C’est pourquoi pourquoi pour ne pas en arriver là et pour ne pas provoquer une nouvelle guerre, il faudrait négocier une transition politique de six mois durant laquelle des concessions politiques pourront être faites pour que le pouvoir change de main en douceur. Sinon, le pays aura deux présidents: l’un contrôlant le nord et le centre ouest, l’autre contrôlant le sud et le centre est ramenant le pays à la situation de 2002.